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Faits marquants 2024

05 avril 2024
by Lucas Fery

Les orages violents sont des phénomènes moins étudiés en Europe qu'aux États-Unis. Cependant, un événement récent a souligné la menace bien réelle qu’ils représentent aussi pour les européens. Dans la nuit du 17 au 18 août 2022, une ligne de grains orageuse s'est formée près des îles Baléares, se déplaçant rapidement vers le nord-est et touchant la Corse, l'Italie, la Slovénie, l'Autriche, puis la République tchèque en seulement 12 heures. Les rafales de vent atteignant jusqu'à 225 km/h en Corse ont entraîné la mort de 12 personnes et blessé 106 autres, causant également d'importants dégâts matériels. Ce évènementrentre dans la catégorie du « derecho » : un complexe d’orages s’étendant sur plus de 100 km et caractérisé par la production de rafales de vent violentes, supérieures à 90 km/h, sur une zone étendue.

Une étude récente a analysé pour la première fois l'occurrence des derechos en France, en particulier pendant la "saison chaude" de mai à septembre. Entre 2000 et 2022, 38 événements de ce type ont été recensés, avec une fréquence moyenne de 1,7 événements par an, soit près de 5 événements tous les 3 ans. Ces orages, souvent associés à un flux de sud-ouest, touchent presque tout le territoire français, mais leur fréquence est plus élevée dans le nord-est et l'est du pays, avec des événements qui concernent aussi souvent la Suisse, le Benelux et l’Allemagne. Cette étude contribue ainsi à mieux caractériser le risque associé à ces événements météorologiques extrêmes en France et en Europe.

En outre, l'étude examine les conditions atmosphériques d’instabilité et de cisaillement vertical des vents qui caractérisent le potentiel d’une situation météorologique à produire un évènement orageux violent. Les auteurs constatent une augmentation de l'instabilité coïncidant avec des températures de surface plus élevées dans la période récente, pour des situations analogues à celles associées aux épisodes orageux identifiés. Ces résultats corroborent de précédentes études qui font un constat similaire en Europe. Cet accroissement de l’instabilité, qui traduit un potentiel pour des orages plus intenses, est un effet attendu du réchauffement climatique d’origine humaine. Cependant, dans le cadre de cette étude, une influence de la variabilité naturelle du climat ne peut être exclue.

Référence

Fery, L. and Faranda, D.: Analysing 23 years of warm-season derechos in France: a climatology and investigation of synoptic and environmental changes, Weather Clim. Dynam., 5, 439–461, https://doi.org/10.5194/wcd-5-439-2024, 2024.

Contact

lucas.fery@lsce.ipsl.fr

05 avril 2024
by Lucas Fery

Les orages violents sont des phénomènes moins étudiés en Europe qu'aux États-Unis. Cependant, un événement récent a souligné la menace bien réelle qu’ils représentent aussi pour les européens. Dans la nuit du 17 au 18 août 2022, une ligne de grains orageuse s'est formée près des îles Baléares, se déplaçant rapidement vers le nord-est et touchant la Corse, l'Italie, la Slovénie, l'Autriche, puis la République tchèque en seulement 12 heures. Les rafales de vent atteignant jusqu'à 225 km/h en Corse ont entraîné la mort de 12 personnes et blessé 106 autres, causant également d'importants dégâts matériels. Ce évènementrentre dans la catégorie du « derecho » : un complexe d’orages s’étendant sur plus de 100 km et caractérisé par la production de rafales de vent violentes, supérieures à 90 km/h, sur une zone étendue.

Une étude récente a analysé pour la première fois l'occurrence des derechos en France, en particulier pendant la "saison chaude" de mai à septembre. Entre 2000 et 2022, 38 événements de ce type ont été recensés, avec une fréquence moyenne de 1,7 événements par an, soit près de 5 événements tous les 3 ans. Ces orages, souvent associés à un flux de sud-ouest, touchent presque tout le territoire français, mais leur fréquence est plus élevée dans le nord-est et l'est du pays, avec des événements qui concernent aussi souvent la Suisse, le Benelux et l’Allemagne. Cette étude contribue ainsi à mieux caractériser le risque associé à ces événements météorologiques extrêmes en France et en Europe.

En outre, l'étude examine les conditions atmosphériques d’instabilité et de cisaillement vertical des vents qui caractérisent le potentiel d’une situation météorologique à produire un évènement orageux violent. Les auteurs constatent une augmentation de l'instabilité coïncidant avec des températures de surface plus élevées dans la période récente, pour des situations analogues à celles associées aux épisodes orageux identifiés. Ces résultats corroborent de précédentes études qui font un constat similaire en Europe. Cet accroissement de l’instabilité, qui traduit un potentiel pour des orages plus intenses, est un effet attendu du réchauffement climatique d’origine humaine. Cependant, dans le cadre de cette étude, une influence de la variabilité naturelle du climat ne peut être exclue.

Référence

Fery, L. and Faranda, D.: Analysing 23 years of warm-season derechos in France: a climatology and investigation of synoptic and environmental changes, Weather Clim. Dynam., 5, 439–461, https://doi.org/10.5194/wcd-5-439-2024, 2024.

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lucas.fery@lsce.ipsl.fr

07 mars 2024
by Flavio Pons

À la fin du mois de juin 2021, une vague de chaleur historique a touché le nord-ouest du Pacifique (PNW) en Amérique du Nord, entraînant des températures extrêmes (50 degrés ont été atteints dans la ville de Lytton), des incendies de forêt, une surmortalité, une perturbation des réseaux électriques et même un impact sur les écosystèmes marins. Les températures maximales ont battu des records historiques à des échelles de temps infra-mensuelles, atteignant des valeurs qui auraient été considérées auparavant comme impossibles à atteindre dans la région du nord-ouest.

Dans un récent article [1], des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, du Laboratoire de météorologie dynamique et de l'université d'Uppsala ont analysé cet événement afin de déterminer si cette vague de chaleur record aurait pu être prévue avant son observation, et comment le changement climatique affecte les scénarios de vagues de chaleur les plus extrêmes dans le nord-ouest de l'Amérique du Nord.

L'étude utilise un générateur stochastique de conditions météorologiques basé sur des analogues de circulation, un algorithme qui permet de simuler des événements rares à partir de données limitées, dans ce cas, l'ensemble de données de réanalyse ERA5 pour la période 1950-2022. Les résultats montrent que le réchauffement climatique a amplifié l'ampleur de la vague de chaleur et que de nombreuses caractéristiques à grande échelle de la circulation atmosphérique dans l'hémisphère nord au cours de cet événement sont des facteurs récurrents de vagues de chaleur dans le PNW. Leur cooccurrence et leur interaction ne peuvent donc pas expliquer à elles seules l'ampleur de cet événement. La vague de chaleur de 2021 reste le pire scénario pour des périodes de chaleur extrême allant jusqu'à 15 jours, alors que le climat actuel pourrait favoriser l'apparition d'événements encore plus extrêmes à l'échelle mensuelle et saisonnière.

[1] Pons, F. M. E., Yiou, P., Jézéquel, A., & Messori, G. (2024). Simulating the Western North America heatwave of 2021 with analog importance sampling. Weather and Climate Extremes, 100651.

DOI: https://doi.org/10.1016/j.wace.2024.100651

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