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19 juillet 2016
Mesure de la composition isotopique de la vapeur à Dôme C.
Mesure de la composition isotopique de la vapeur à Dôme C.

Figure 1: Comparaison des mesures de la vapeur d’eau par point froid (barres sombres) et par spectrométrie infrarouge (courbes claires) : humidité spécifique en rouge, δ18O en vert et d-excess en bleu.

La carotte de glace EPICA, forée à Concordia au sommet du Dôme C, remonte sur près de 800 000 ans et permet de reconstruire le climat du passé à partir entre autres de la composition isotopique de l’eau (δ18O, δ17O et δD). La formation de la glace sur le plateau Antarctique implique de nombreux phénomènes dont les processus ne sont pas forcément bien connus. En particulier, les échanges avec la vapeur d’eau dans l’atmosphère constituent une part non négligeable du budget annuel d’accumulation.  Ici, nous présentons les premières mesures de composition isotopique de la vapeur d’eau à Dôme C, l’un des lieux les plus froids et les plus secs du monde.

 

La mesure de la composition isotopique de la vapeur dans un site comme Dôme C est extrêmement compliquée à cause des conditions très froides (-55°C en moyenne) et donc très sèches (moins de 1000ppmv d’eau dans l’air). Nous avons déployé un instrument commercial Picarro et un instrument fabriqué par le LIPHY à dome C pendant une saison dans le but d’analyser de manière continue la composition isotopique de l’eau. En parallèle de ces mesures continues, nous avons réalisé des piégeages de la vapeur avec des pièges en verre plongés dans de l’éthanol à -100°C. C’est la méthode traditionnelle pour recueillir de la vapeur d’eau, elle est ensuite mesurée par spectrométrie de masse et peut s’appliquer même si la quantité de vapeur d’eau  dans l’atmosphère est très faible.

La mesure de la composition isotopique par spectroscopie infrarouge est ainsi validée même dans des milieux aussi secs que Dôme C par l’accord entre les différentes méthodes de mesures. Des séries de calibrations au laboratoire et sur le terrain avait déjà confirmé la robustesse de la méthode et permis d’établir des barres d’erreur de 1‰ pour le δ18O et de 7‰ pour le δD.

Ces mesures sont donc assez précises pour étudier les cycles diurnes de la composition isotopique à Dôme C dont les amplitudes journalières peuvent atteindre 5.4‰ en δ18O et 38‰ en δD. En particulier, deux régimes marqués l’un par des cycles importants et l’autre de faibles variations journalières ont pu être identifiés et associés à des comportements soit turbulent soit stable et stratifié de l’atmosphère.

 
 
 
Mesure de la composition isotopique de la vapeur à Dôme C.

Figure 2: Comparaison pour les des deux régimes de l’humidité, la température au sol et à 3 mètres, la vitesse et la direction du vent et la composition isotopique: régime 1 stratifié, on n’observe pas de signal journalier de la composition isotopique et régimé 2 turbulent, on n’observe un important cycle journalier de composition isotopique lié à la température de surface

Références : Casado, M., Landais, A., Masson-Delmotte, V., Genthon, C., Kerstel, E., Kassi, S., Arnaud, L., Picard, G., Prie, F., Cattani, O., Steen-Larsen, H.-C., Vignon, E., and Cermak, P.: Continuous measurements of isotopic composition of water vapour on the East Antarctic Plateau, Atmos. Chem. Phys. Discuss., doi:10.5194/acp-2016-8, in review, 2016.

 
#63 - Màj : 16/03/2017
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