La chaîne des Apennins méridionale (Italie) figure parmi les régions d’Europe où la sismicité historique est la plus connues et étudiées.
Tous le monde à en mémoire les tremblements de terre dévastateurs de L’Aquila en 2009 et d’Amatrice en 2016 dans cette région montagneuse qui serpente au centre de la péninsule italienne. Malgré ces tragédies et des décennies d’études géologiques des grandes zones de failles causant ces séismes majeurs, elles restent mal identifiées ou totalement inconnues. Ceci est vrai pour les tremblements très anciens mais aussi des tremblements de terre récents et parmi les plus destructeurs qu’ayant connu l’italie comme ceux de magnitude > 7,0 qui ont eu lieu le 5 décembre 1456 et le 5 juin 1688 faisant une estimation de 70 000 et 10 000 morts respectivement dans le royaume de Naples et la province de Benevento. C’est dans le but de déterminer la source/les sources de ces deux évènements sismiques que des équipes scientifiques Italiens des différents instituts et Universités mais aussi une équipe Française du LSCE (CEA DRF) et GEOPS (Université Paris-Saclay) ont collaboré depuis 2 ans. Ce groupe de chercheurs a réalisé une étude très novatrice en utilisant une approche interdisciplinaire et multi-échelles, combinant des investigations détaillées sur le terrain (analyses stratigraphiques, géomorphologiques, structurales et paléosismologiques), des datations radio-isotopiques mais aussi réévalué la distribution de l’intensité macrosismique à partir de sources d’archives historiques.

Les résultats de cette étude ont été publié il y a quelques semaines et pour la première fois permettent d’identifier une source probable pour ces deux tremblements de terre. Elle correspond à un système de failles normales de ~45 km composé de deux branches principales (faille orientale de Calore et faille occidentale de Calore) (figure ci jointe). Cette étude fournit aussi la première preuve d’une occurrence il y a moins de 14 000 ans d’un paléo-tremblement de terre majeur avec un déplacement de surface ≳0,7 m, ainsi que d’un décalage décamétrique affectant les sédiments plus jeunes que 9000 ans. Ces ruptures de surface liées à des tremblement de terre de grandes magnitudes ont un temps de récurrence estimé à environ 1 400 ans sur cette zone de failles selon les chercheurs. Les deux événements les plus récents correspondant probablement aux séismes de Sannio de Mw ~7,0, 1456 et 1688. D’autres études paléosismologiques plus détaillées sont envisager pour découvrir des preuves directes de déplacements cosismiques liés aux tremblements de terre de 1456, 1688 et à d’autres tremblements de terre antérieurs afin de mieux anticiper l’impact et récurrence de ces grands tremblements de terre et donc protéger les populations du sud de l’italie.
* Amato et al., 2025, Quaternary Science Reviews. https://doi.org/10.1016/j.quascirev.2025.109282
Contact CEA: Sebastien Nomade