Il est difficile de quantifier les relations de phase entre les changements dans le forçage orbital et les réponses climatiques internes, telles que les changements dans les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et le niveau mondial de la mer, au cours des dernières terminaisons glaciaires.
Cela s’explique en partie par l’absence de datation précise des archives climatiques au-delà de la portée de la datation au radiocarbone. Il est également difficile d’établir un cadre temporel cohérent permettant de déterminer la séquence des événements à partir de multiples paléoregistres provenant de différents types d’archives. Dans cette étude, nous présentons une méthodologie permettant d’établir une chronologie cohérente couvrant les 640 000 dernières années, en intégrant une sélection de carottes de glace, de carottes sédimentaires et de spéléothèmes à l’aide du modèle de datation bayésien Paleochrono-1.1. Divers tests de sensibilité ont été réalisés afin d’étudier l’impact des hypothèses d’alignement climatique, les incertitudes chronologiques associées et les hypothèses liées au scénario de sédimentation des archives. Ces tests nous permettent de quantifier les fenêtres d’incertitude pour le décalage temporel entre les changements du CO2 atmosphérique et du δ18Obenthique au début de six des sept dernières terminaisons glaciaires. Grâce à cette approche, nous fournissons des incertitudes sur ce décalage allant d’un minimum de 0,6 ka pour la terminaison I à un maximum de 3,4 ka pour la terminaison VI, contre plus de 4 ka d’incertitude auparavant.

Auteurs: Ellyn Auriol, Marie Bouchet, Emilie Capron, Frédéric Parrenin and Amaëlle Landais
Géosciences, Sciences de la Planète, Volume 357 (2025), p. 533-554, DOI : 10.5802/crgeos.318

