L’océan joue un rôle majeur dans le contrôle du carbone atmosphérique et le carbone benthique représente le seul stockage à l’échelle géologique du carbone océanique. Malgré son importance, les observations des fonds océaniques sont limitées et les modèles océaniques offrent peu de capacités pronostiques à long terme, ce qui entrave notre capacité à comprendre les mécanismes. Cet article propose une série de priorités afin de faire progresser la compréhension mécanistique et de mieux quantifier l’importance du benthos

L’océan joue un rôle majeur dans le contrôle du carbone atmosphérique à l’échelle décennale et millénaire, le carbone benthique représentant le seul stockage à l’échelle géologique du carbone océanique. Malgré son importance, les observations détaillées du fond océanique sont limitées et la représentation du cycle du carbone benthique dans les modèles océaniques est principalement empirique et offre peu de capacités pronostiques. Ceci entrave notre capacité à comprendre correctement l’évolution à long terme du cycle du carbone et les rétroactions liées au changement climatique. Lors d’un atelier tenu en 2024 aux USA, le groupe de travail Benthic Ecosystem and Carbon Synthesis (BECS), avec le soutien du programme américain Ocean Carbon & Biogeochemistry Program (OCB), a identifié les principaux défis qui limitent notre compréhension des systèmes benthiques, les possibilités d’agir sur ces défis et les moyens d’améliorer la représentation de ces systèmes dans les efforts mondiaux de modélisation et d’observation.

Nous avons proposé une série de priorités afin de faire progresser la compréhension des mécanismes et de mieux quantifier l’importance du benthos : (a) mettre en œuvre un exercice de comparaison entre les modèles benthiques existants afin de soutenir le développement futur de modèles, (b) effectuer une synthèse des données pour éclairer à la fois les paramétrages des modèles et les observations futures, (c) accroitre le déploiement de plateformes et de technologies à l’appui de la surveillance benthique in situ (par exemple, du banc d’essai au mésocosme de terrain), et (d) coordonner, au niveau mondial, un programme d’observation benthique (« GEOSed ») afin de combler les importantes lacunes régionales en matière de données et d’évaluer la compréhension des processus. La prise en compte de ces priorités permettra d’éclairer les solutions en matière de gestion des ressources et de stratégies d’adaptation au climat à l’échelle mondiale et régionale.

