ANR HOLOGRAM

Présentation

L’art rupestre holocène de la Méditerranée ibérique bassin : comment vous peignez, qui vous êtes

  • Coordination : E. Lopez-Montalvo (Université Toulouse – Jean Jaurès)
  • Financement : 441 k€
  • Correspondants LSCE et participants : N. Tisnérat-Laborde, E. Pons-Branchu, F.Thil, G. Hervé, B. Phouybanhdyt
  • Durée du projet : 2023-2027

HOLOGRAM vise à mieux comprendre les sociétés impliquées dans la néolithisation de la péninsule ibérique méditerranéenne à travers une approche holistique innovante de leurs peintures rupestres, dont la complexité culturelle et la chronologie restent incertaines. Bien que ces archives graphiques soient exceptionnelles dans l’Europe préhistorique – en termes de nombre de sites ornés documentés, de leur large répartition territoriale et de leur diversité graphique –, le manque de méthodes fiables à ce jour a tenu l’art rupestre ibérique de l’Holocène hors de l’archéologie dominante, tandis que l’absence de tout cadre théorico-méthodologique a conduit à une image biaisée et déformée de sa complexité technique, sociale et territoriale. Après un siècle de recherche, deux questions majeures restent ouvertes : d’une part, l’émergence, le développement et l’attribution culturelle des trois horizons graphiques identifiés dans cette zone alimentent encore le débat, et ce débat est étroitement lié aux différentes visions de la Méditerranée ibérique. Processus de néolithisation. En revanche, la caractérisation stylistique des horizons macroschématique, schématique et levantin s’est basée uniquement sur des caractéristiques formelles et thématiques, tandis que les facteurs technologiques ont été complètement ignorés, notamment en ce qui concerne les premières étapes de la chaîne opératoire. Ainsi, on sait peu de choses sur ces traditions techniques, leurs frontières et les mécanismes régissant la transmission des savoir-faire. Ces deux questions, la définition du cadre chronologique et une caractérisation approfondie de ces horizons graphiques sont essentielles pour décrypter la singularité complexe de l’éclosion graphique qui a distingué la néolithisation ibérique dans le cadre de la Méditerranée occidentale, et pour mieux comprendre les enjeux sociaux sous-jacents. processus qui donnent lieu à une telle éclosion. Pour répondre à ces questions, ce projet cherche à reconstruire les traditions techniques graphiques, et à les inscrire dans la chronologie, au moyen d’un protocole innovant d’analyse et de datation multidisciplinaire et multi-échelle centré sur les chaînes opératoires de la matière colorante. Des questions inexplorées concernant les gestes techniques, la transmission des savoir-faire et les réseaux d’approvisionnement apporteront de nouveaux éclairages sur les aspects socio-symboliques des systèmes technologiques graphiques et des interactions avec l’environnement des sociétés ibériques de l’Holocène. Cette approche novatrice brisera les barrières qui empêchent l’examen de cet art rupestre dans le contexte des processus sociaux et historiques qui ont façonné l’établissement et l’expansion du Néolithique sur ce territoire. La définition d’un cadre chrono-culturel robuste pour ces horizons graphiques ainsi que la caractérisation des dynamiques territoriales des traditions techniques amélioreront la compréhension de la mosaïque culturelle et des réseaux sociaux en couplant les données des traditions graphiques à celles déjà connues des matériaux. restes.