Une étude internationale parue dans Nature révèle que les variations saisonnières du méthane atmosphérique évoluent de manière contrastée selon les régions du globe. Alors que l’amplitude saisonnière du méthane diminue dans les hautes latitudes nordiques, elle augmente dans les régions tropicales et subtropicales. Ces tendances fournissent des indices précieux sur l’évolution des sources et puits de méthane à l’échelle planétaire. Au cœur de cette avancée scientifique se trouvent les contributions de Philippe Ciais, Xin Lin, Didier Hauglustaine et Yi Xi du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE). Grâce à leur expertise en modélisation atmosphérique et en chimie de l’atmosphère, l’équipe Franco Chinoise de l’Université de Pékin et du LSCE a permis d’attribuer ces tendances aux effets combinés du réchauffement climatique et de l’évolution de la chimie atmosphérique
Les simulations menées avec les modèles GEOS-Chem et LMDZ-INCA ont montré que: l’augmentation des émissions naturelles de méthane par les zones humides arctiques, favorisée par un climat plus chaud et plus humide, atténue les cycles saisonniers du méthane dans ces régions. Précisément, des émissions d’été plus fortes décalent le minimum de la fluctuation saisonnière globale vers le haut, réduisant l’amplitude de cette fluctuation dans les zones arctiques.
Inversement, pour les tropiques les auteurs soulignent le rôle du radical hydroxyle (OH), principal agent de destruction du méthane dans l’atmosphère. Avec le réchauffement, davantage de radicaux OH sont produits en été par un fort rayonnement UV, ce qui augmente l’élimination du CH4 en été. Cela creuse donc le minimum de la fluctuation saisonnière globale, et l’amplitude de la fluctuation saisonnière de ces zones tropicales s’en trouve augmentée.
Cette étude souligne l’importance de poursuivre les efforts de réduction des émissions de méthane pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.
Elle met également en lumière le rôle central joué par le LSCE dans la compréhension des changements climatiques globaux.

Figure: Contributions des puits (haut) et des émissions (bas) de CH4 à l’amplitude du cycle saisonnier du CH4 au niveau de la surface.
Référence :
Liu, G., Shen, L., Ciais, P. et al. Trends in the seasonal amplitude of atmospheric methane. Nature 641, 660–665 (2025).
https://doi.org/10.1038/s41586-025-08900-8
Contacts LSCE : Philippe Ciais
Figure: Contributions des puits (haut) et des émissions (bas) de CH4 à l’amplitude du cycle saisonnier du CH4 au niveau de la surface.