Valérie Masson-Delmotte présente les principales conclusions du dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat : « Relancer l’action climatique face à l’aggravation des impacts et à l’affaiblissement du pilotage » qui a été présenté puis remis au premier ministre la semaine dernière.
Les diapositives sont accessibles ci-dessous ainsi que la vidéo :
Résumé :
Je présenterai les points clés du 7ème rapport annuel du Haut conseil pour le climat sur l’action climatique de la France.
Ce rapport 2025 s’ouvre par une évaluation du contexte et des enjeux, puis fait le point sur le changement climatique mondial, les impacts observés et projetés en France, l’augmentation des besoins d’adaptation pour protéger les écosystèmes et contenir les inégalités, en rappelant les bases scientifiques d’un référentiel robuste pour réussir l’adaptation en France.
Il fournit ensuite le suivi des émissions françaises de gaz à effet de serre (émissions territoriales brutes, puits de carbone et émissions nettes), et évalue le respect du budget carbone 2019-2023 et de la trajectoire d’émissions jusqu’à 2030, puis l’empreinte carbone de la France (tenant compte des échanges internationaux).
Le Haut conseil pour le climat effectue un suivi des émissions et une appréciation des politiques publiques par secteur (transports, agriculture, industrie, bâtiment, production d’énergies, déchets, forêt, bois et utilisation des terres), ainsi qu’une appréciation de l’ensemble du cadre d’action publique européen et français, notamment à l’angle des stratégies, des financements pluriannuels, et de la dimension de transition juste.
Le second budget carbone 2019-2023 est respecté pour les émissions brutes, avec des facteurs conjoncturels (COVID19), mais n’est pas respecté pour le secteur des déchets et pour le secteur lié à la forêt, où le stockage temporaire dans le bois mort représente près de la moitié du puits de carbone – sa décomposition sera un handicap pour le prochain budget carbone. En 2024, le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre a très fortement ralenti pour la plupart des secteurs (hors énergie), et il devra doubler pour atteindre la cible fixée en 2030 : des dispositifs stables sont nécessaires et de nouveaux leviers doivent être activés. Le cadre national d’action climatique a pris un retard important et doit être consolidé.
Enfin, le Haut conseil pour le climat fait également un suivi de la diplomatie climatique française, dans le contexte de la diplomatie climatique européenne, avec des enjeux importants sur la cible intermédiaire en 2040 vers l’objectif de neutralité carbone, et dans le contexte de la diplomatie climatique internationale, avant la COP30.
Pour l’ensemble de ces aspects, le Haut conseil pour le climat formule 74 recommandations.
Vous pouvez retrouver le rapport complet sur le lien suivant : https://www.hautconseilclimat.fr/publications/rapport-annuel-2025-relancer-laction-climatique-face-a-laggravation-des-impacts-et-a-laffaiblissement-du-pilotage/