Une datation révisée de la partie la plus profonde de la carotte de glace française de l’Illimani dans les Andes boliviennes réconcilie les profils isotopiques de la glace et des spéléothèmes de la dernière déglaciation à l’Holocène moyen.

L’âge de la partie la plus profonde de la carotte de glace française de l’Illimani forée en 1999 en Bolivie (16,628°S, 67,778°W) a été attribué au dernier maximum glaciaire. De grandes incertitudes subsistent sur cette datation initiale car elle repose sur la similarité globale de la composition isotopique de la glace entre les carottes de l’Illimani et du Huascarán (Pérou, 9°06’S, 77°36’W).

Ici, nous utilisons sept mesures de la composition isotopique de l’oxygène atmosphérique (d¹⁸O_atm) effectuées sur les 5 derniers mètres de la carotte pour proposer une datation révisée. La comparaison avec le profil du West Antarctic Ice Sheet Divide (WAISD) d¹⁸O_atm permet de rajeunir la datation initiale. L’âge du fond de la carotte de l’Illimani se situe désormais entre 14,5 kyr et 15,2 kyr BP. Les derniers mètres de la carotte de l’Illimani couvrent désormais une période allant de la fin de la stade Heinrich 1 au milieu de l’Holocène. Les variations millénaires et orbitales de l’Illimani dD au cours de la déglaciation et entre le début et le milieu de l’Holocène sont maintenant cohérentes avec d’autres reconstitutions de paléo-précipitations telles que les spéléothèmes d¹⁸O du pôle occidental du dipôle de précipitations tropicales est-ouest de l’Amérique du Sud.

Auteurs: F. Vimeux, A. Landais

Quaternary Science Reviews, 347, 109098, https://doi.org/ 10.1016/j.quascirev.2024.109098, 2025