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Ce qu'était et ce qu'il reste de la biomasse mammalienne sauvages  

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Les mammifères herbivores sauvages jouent un rôle important dans les écosystèmes et pourraient influencer le climat par leurs interactions avec la biosphère. L'importance globale des mammifères herbivores est difficile à évaluer car nous manquons de modèles mathématiques globaux permettant d'estimer leurs populations et de simuler leur rôle écologique. Fabio Berzaghi et Philippe Ciais au LSCE, en collaboration avec des collègues des autres institutions, ont développé un modèle numérique de population de mammifères complétée par des données empiriques et ont pu estimer la biomasse globale des mammifères herbivores sauvages avant l'avènement de la révolution industrielle et à nos jours quand les activités humaines ont causé le déclin des populations sauvages.

Les chercheurs ont estimé qu'avant les interventions humaines, la biomasse mondiale des herbivores était de 330 Mt (IC à 95 % : 245-417), dont 193 Mt (IC à 95 % : 177-208) pour les grandes espèces (masse corporelle >1-10 kg) et 138 Mt (IC à 95 % : 68-209) pour les petites espèces. La perte d'habitat et l'aire de répartition des espèces ont réduit la biomasse des grands herbivores de 60 % et la biomasse des petits herbivores de 30 %. Les petits herbivores sont désormais les plus abondants à l'échelle mondiale, avec une biomasse totale de 98 Mt contre 82 Mt pour les grands herbivores. En dehors de l'Afrique et des tropiques, les points chauds de la biomasse coïncident avec les zones aujourd'hui dominées par l'être humain, ce qui pourrait compromettre la reconstitution des grandes espèces dans certaines régions, car les grandes espèces ont besoin de zones plus vastes.

Fabio Berzaghi, qui a dirigé le projet et travaille maintenant à World Maritime University, dit que : « Ces estimations de la biomasse des herbivores fournissent un repère quantitatif pour fixer des objectifs de conservation et de rewilding (ré-ensauvagement) à de grandes échelles spatiales. Même si une grande partie de la biomasse a été perdue, ces nouveaux résultats offrent de meilleures perspectives pour les mammifères que les estimations publiées précédemment (https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2308958121) et permettent d'accorder plus d'attention aux petites espèces qui ont été négligées mais qui représentent maintenant la plus grande partie de la biomasse restante et peuvent contribuer à maintenir la santé et le fonctionnement de l'écosystème. Ce modèle numérique des herbivores va nous aider dans l’intégration des mammifères dans la science et les modèles du système terrestre.»

https://www.cea.fr/drf/Pages/Actualites/En-direct-des-labos/2024/que-reste-t-il-des-mammiferes-sauvages.aspx

Contacts: Fabio Berzaghi et Philippe Ciais

A. Mazaud, dépêche du 20/02/2024
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