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Dégradation inexorable des sols due à l'expansion de l'agriculture intensive dans la pampa sud-américaine  

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Si l’Amazonie, avec la conversion fulgurante de sa forêt en champs agricoles est très médiatisée, ce n’est hélas pas le seul cas de dégradation massive des écosystèmes. Ainsi, la pampa uruguayenne connait depuis 30 ans une importante expansion de l’agriculture, notamment de soja.

Les chercheurs du LSCE et leurs partenaires uruguayens et brésiliens ont prélevé des carottes sédimentaires dans deux lacs-réservoirs en aval de deux bassins versants agricoles alimentant la rivière Rio Negro (Uruguay). Les analyses, notamment conduites sur la plateforme Doséo de l’Institut List du CEA, tracent les apports de sédiment dans ces lacs, et donc la perte d’épaisseur des sols dont ils sont issus. La capacité de stockage d’eau et de CO2 de ces sols est alors amoindrie. De plus, une altération de leurs propriétés physiques menace leur fertilité. Il est alors fait recours à des intrants, souvent à base de phosphate et d’azote, qui aggravent l’appauvrissement ces mêmes sols. C’est un cercle « vicieux »..

Deux périodes d'accélération ont été identifiées: la première au milieu des années 1990, lors du lancement des programmes de plantations d’eucalyptus et de pins. La seconde, plus importante, après les années 2000 lors de l'expansion de la culture du soja. En quelques années, les activités humaines ont induit une transformation spectaculaire et généralisée des écosystèmes en Uruguay, en lien avec les choix politiques mais aussi avec les crises économiques locales et régionales, et la pression des investisseurs nationaux et internationaux sur les choix de production.

Au-delà des conséquences directes sur la biodiversité et la contamination des sols et des eaux, cette expansion agricole affecte directement la cascade sédimentaire qui menace en retour la durabilité des sols et les ressources en eau.

Contacts LSCE:  Anthony Foucher, Pierre-Alexis Chaboche & Olivier Evrard

https://www.nature.com/articles/s41893-023-01074-z

A. Mazaud, dépêche du 13/02/2023
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