1/ Pouvez-vous nous redire quel est votre travail à Dumont d'Urville?

>> Mon travail est d'observer, à l'aide d'un laser vert, les nuages polaires dans la stratosphère (au-dessus de la couche d'ozone, entre 15 et 25km d'altitude) afin d'améliorer des modèles sur la destruction de la couche d'ozone et sur le réchauffement climatique. Pour le moment il n'y a toujours pas de nuit, je m'occupe donc principalement de la maintenance du laser et de quelques réparations au niveau électronique qui sont nécessaire au bon fonctionnement de l'instrument. J’interviens aussi dans d’autres programmes comme des prélèvements de neige pour Christophe qui était venu avec moi lors de la présentation de la mission à Aulnay.
 

2/ Est-ce que vous avancez dans votre projet?

>> Le temps passe très vite ici, et je mets plus de temps que j'avais envisagé pour chaque projet. Le fait de rester tout l'hiver me permet de ne pas être stressée par le temps qui passe comme certains qui ne sont venus que pour l'été et qui s'en iront avec le dernier bateau fin février.

3/ Comment est la vie sur le site? Est-ce que tout le monde va bien?

>> Oui tout le monde va bien et, en règle générale, il est très dur d'être malheureux au milieu d'un paysage si splendide. La débâcle a eu lieu, nous sommes donc entourés par la mer, nous sommes même allés nous baigner dans une eau à -1.8 degrés ! C'est très froid mais nager avec les manchots reste quelque chose de magique !
Le bateau a donc cette année accosté au niveau de la piste du lion en contre bas de notre base. Le temps y est radieux (j'ai cru entendre qu'il ne cessait de pleuvoir en région parisienne) et la vie animale est spectaculaire.
Ici toutes les émotions sont amplifiées, il est possible d'être très heureux comme très triste et la vie en communauté n'est pas tous les jours facile mais reste une magnifique expérience de vie. Nous étions très nombreux sur base pour très peu d'espace, il nous tarde donc que le dernier bateau s'en aille afin de nous retrouver entre hivernants (24 personnes) et pouvoir ainsi respirer un peu et commencer à nous organiser entre nous.

4/ Avez-vous beaucoup joué de vos instruments de musique?

>> Oui j'ai bien reçu mon piano et je m'y entraîne quelques heures par jour afin de garder un niveau technique et de préparer quelques concerts et concours que j'aurai à mon retour en métropole. Je suis très contente de les avoir car c'est un moyen de s’échapper quelques heures et d'être un petit peu seule.

5/ Est-ce qu'il pleut en Antarctique?

Malheureusement oui il a plu quelques heures seulement en novembre et cela est bien déprimant car les manchots ne résistent que très peu à la pluie : les bébés manchots n’ont pas un plumage imperméable.
 

6/ Pouvez-vous nous décrire le régime alimentaire de certains animaux qui se trouvent en Antarctique?

Les parents manchots vont chercher de la nourriture dans la mer, d'où l’intérêt de la débâcle qui permet aux manchots d'aller se nourrir rapidement. En effet, l'an dernier, la mer était à 70 km et les parents manchots mettaient trop de temps à aller chercher de la nourriture pour leur poussin. A cause de cela, aucun poussin manchot n'a survécu ! Cela fût un désastre pour les ornithologues sur la base.

Voici plus de détails avec cet article :

http://www.leparisien.fr/environnement/des-milliers-de-poussins-de-manchots-adelie-meurent-dans-l-antarctique-13-10-2017-7328406.php
Les skuas quant à eux, se nourrissent de poussin de manchots ou d’œufs de manchots. Ils permettent aussi le "nettoyage" des animaux morts, un peu comme le vautour le ferait en France.

On vous dit à très vite.

La classe de CE2A