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Gagner en résolution temporelle, quelles implications pour l’archéologie ? Une approche multi-méthodes (datation par le radiocarbone, géochimie et fuliginochronologie)
Ségolène Vandevelde
Université du Québec à Chicoutimi
Jeudi 08/06/2023, 11:00-12:00
Bât. 714, P. 1129 Visio Zoom, LSCE Orme des Merisiers

Pour les périodes archéologiques sans écriture, accéder à des données à haute résolution, seul moyen de fournir des informations sur le « temps vécu » des sociétés passées, est un défi majeur. Pour approcher le temps des sociétés humaines passées, il faut à la fois des référentiels robustes (dates absolues avec faibles erreur et incertitude) et des matériaux permettant de travailler à des échelles fines (annuelles à saisonnières). Idéalement, le même objet d’étude devrait être utilisé pour les deux entrées temporelles.

Les spéléothèmes sont couramment présents dans les grottes et abris-sous-roches. Ce sont des archives avec une haute résolution temporelle d’enregistrement car il sont formés de doublets annuels et fournissent donc une mesure fine du temps. Leur formation peut être séculaire (et donc plurigénérationnelle), ils sont directement datables, ce sont de très bonnes archives paléoenvironnementales, et quand ils piègent des traces anthropiques (comme des pigments, ou de la suie), ce sont d’excellentes archives archéologiques des traces des activités humaines (comme celles laissées par les feux, contemporains des occupations humaines). Grâce à leur analyse, il devient possible de documenter la fréquence d’occupation des sites (en nombre d’occupations par an), la durée des phases d’occupation (quelques années, quelques dizaines d’années, un siècle, ou plus), la saisonnalité et les rythmes de ces occupations.

Datation directe des traces d’occupations marquées par la suie, géochimie des spéléothèmes, utilisation de la fuliginochronologie (chronologie par la suie) pour construire des chroniques d’occupation : avec cette approche multi-méthodes, nous présenterons de nouvelles pistes pour la construction de meilleurs cadres chronologiques pour l’interprétation des données archéologiques. À travers la présentation de plusieurs exemples de sites, du Paléolithique moyen aux périodes historiques, nous montrerons comment ces nouvelles données temporelles permettent aujourd’hui d’étudier la mobilité des sociétés passées directement à partir des données archéologiques, et non par analogie avec les modèles construits à partir des données ethnographiques. Nous montrerons également comment ces données à haute résolution permettent de proposer des hypothèses de « rencontre » entre espèces humaines lors de vagues migratoires, là où les incertitudes liées aux datations radiométriques ne le permettaient pas jusqu’alors.

Contact : Juliette Lathiere
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