Présentation
Paléoécologie et transformations sociétales : exploration de la réponse des forêts tropicales au changement climatique et à l’expansion humaine dans les basses terres mayas du sud
- Coordination : Lydie Dussol (CEPAM, Université Côte d’Azur)
- Coordination LSCE : pas de partenaire pour les projets ANR JCJC
- Partenaires : CEPAM, ARCHAM, LSCE, EDYTEM, ChronoEnvrionnement
- Participants C. Hatté, F. Thil, B. Phouybanhdyt, C. Gauthier
- Financement : k€
- Durée projet : 2025-2028

Le programme ANR PAST-FORCE porte sur les interactions entre les sociétés mayas précolombiennes, le climat et les forêts tropicales à l’interface entre les basses terres mayas méridionales et les hautes terres, dans le nord de l’Alta Verapaz au Guatemala. Cette zone de piémont soumise à un climat tropical humide présente un gradient de végétation depuis les forêts tropicales denses des basses terres jusqu’aux forêts de montagne (cloud forests) qui mêlent des éléments boréaux (pins, chênes, saules et liquidambars) et tropicaux (Lauracées, Méliacées, etc.). Si ces forêts ont été fortement impactée par la déforestation coloniale et sont aujourd’hui très fragmentées, on ignore presque tout de leur histoire holocène, faute de recherches paléoenvironnementales dans cette région. D’un point de vue archéologique, cette zone a longtemps été considérée comme une zone marginale par rapport aux basses terres centrales où se concentrent les grandes cités mayas de la période classique (250-950 n. è.). Elle constitue néanmoins une zone-clé pour comprendre l’histoire des anciens Mayas, dans la mesure où elle constitue un passage obligé entre les hautes terres et les basses terres dans le commerce des matières premières lithiques, en particulier de l’obsidienne. Par ailleurs, c’est dans cette région que les premières cités furent abandonnées dès 750-800 de notre ère, marquant le début de ce qui fut nommé « l’effondrement des Mayas » et qui s’étendra à l’ensemble des basses terres jusqu’au 11e siècle. L’objectif de PAST-FORCE est de retracer l’histoire de ces forêts de piémont à l’Holocène récent afin de déterminer comment les facteurs climatiques (paléo-précipitations) et anthropiques (déforestation et usage des ressources forestières) en ont modifié la composition floristique, la structure et l’extension. Adossé au Projet archéologique régional Raxruha-Cancuén (MEAE, 2016-présent) et au projet inter-MSH LACHUA-1 (2024-2025), PAST-FORCE développe une approche paléoécologique et archéo-environnementale régionale. La reconstitution de l’évolution du couvert ligneux se fonde sur l’étude anthracologique de quatre sites mayas de la période classique : Cancuén, Raxruha, Chicoy et Chama. Celle-ci sera couplée à l’étude paléoécologique du lac de Lachua (sédimentologie, palynologie, signal incendie et géochimie) pour analyser l’histoire du socio-écosystème forestier et de ses perturbations telles que le climat, l’exploitation agricole, l’utilisation du bois de feu et les changements dans le régime des feux de forêt. Ce projet a ainsi la double vocation d’éclairer l’histoire des forêts tropicales d’Amérique centrale et l’histoire humaine d’une zone d’ombre de l’aire maya.
Contribution LSCE : Le LSCE supporte la chronologie des sites archéologiques et des reconstitutions paléoenvironnementales et apporte la composante de reconstruction des paléoenvironnements par la géochimie organique isotopique.