Chronologie d’enregistrements sédimentaires à partir de datation 14C sur des macrofossiles végétaux

Ce chapitre passe en revue certaines configurations environnementales spécifiques dans lesquelles la datation au ¹⁴C peut être appliquée et met en garde contre certains problèmes à prendre en compte.

Dans ce chapitre, nous présentons une série de conseils pour la sélection des macrorestes végétaux pour la datation ¹⁴C. Nous passons en revue les différents contextes géologiques, biologiques et sédimentaires (forêt dense, zone volcanique (fig. 2) , environnements d’eau douce, karst et grotte), les principaux types de résidus végétaux (cernes, feuilles, graines, pollen, phytolithes), et nous signalons les pièges les plus courants (« effet vieux bois », « effet canopée », « âge du réservoir d’eau douce » (fig. 1), « effet eau dure », bioturbation, . . .). Nous soulignons également l’intérêt du « wiggle-matching » pour la datation des artefacts en bois. Le chapitre se termine par quelques rappels et suggestions pour le stockage et la préparation chimique de ces macrorestes.

Figure 1 : Impact d’un environnement lacustre sur l’atmosphère voisine – La couleur des symboles du CO₂ représente leur teneur en ¹⁴C (voir l’échelle de couleurs F¹⁴C à la base de la figure). Les flèches fines représentent les flux de CO₂ et les mélanges entre les sources de CO₂, les flèches épaisses représentent l’incorporation du carbone par les plantes au cours de la photosynthèse. Le CO₂ émis par l’activité lacustre (dégazage DIC) est appauvri en ¹⁴C et se mélange au CO₂ atmosphérique libre. Les plantes sous l’influence du CO₂ émis réalisent la photosynthèse à partir d’un mélange de CO₂ appauvri en ¹⁴C. Par conséquent, le F¹⁴C des plantes (flottantes et à proximité) est inférieur au F¹⁴C du CO₂ atmosphérique libre.

Figure 2 : Effet volcanique – La couleur des symboles du CO₂ représente leur teneur en ¹⁴C (voir l’échelle de couleurs F¹⁴C à la base de la figure). Les flèches fines représentent les flux de CO₂ et les mélanges entre les sources de CO₂, les flèches épaisses représentent l’incorporation du carbone par les plantes par le biais de la photosynthèse. Le CO₂ émis par les volcans est dépourvu de ¹⁴C et se mélange au CO₂ atmosphérique libre. Les plantes sous l’influence du panache volcanique, des fumerolles ou des émissions diffuses réalisent la photosynthèse à partir d’un mélange de CO₂ appauvri en ¹⁴C. Par conséquent, le F¹⁴C de la plante est inférieur au F¹⁴C du CO₂ atmosphérique libre.

Référence: Hatté C., Jull A.J.T., 2023. Chronology of plant macrofossils. Encyclopedia of Quaternary Sciences, 3rd edition – doi: 10.1016/B978-0-323-99931-1.0