Afin de comprendre la dynamique du commerce ancien et de l’agrobiodiversité, les vestiges archéobotaniques permettent de retracer les trajectoires de certains produits agricoles. Le coton en Arabie en est un excellent exemple. Cette plante non indigène a été trouvée sous forme de graines brutes et de textiles transformés à Hegra et Dadan, dans la région d’al-‘Ulā, au nord-ouest de l’Arabie saoudite (Fig. 1) – des sites d’une importance cruciale étant donné leur rôle sur les routes commerciales transarabiques durant l’Antiquité.

Nous démontrons ici que la mesure des isotopes de strontium dans le coton archéologique pré-nettoyé est méthodologiquement valable et constitue un complément d’information à l’étude de la provenance des plantes/textiles anciens, dans ce cas, en apportant des preuves de la production locale de coton dans les agrosystèmes oasiens et d’un éventuel approvisionnement extérieur (Fig. 2).

La présence de coton cultivé localement sur ces sites entre la fin du 1er siècle avant notre ère et le milieu du 6e siècle de notre ère est significative car elle démontre que la culture du coton en Arabie était une prouesse socio-technique préislamique, tandis que le coton importé met en évidence le dynamisme du commerce à cette époque (Fig. 3.).

Référence: Saskia Ryan, E. Douville, A. Dapoigny, P. Deschamps, V. Battesti, A. Guihou, M. Lebon, J. Rohmer, V. Dabrowski, P. Dal Prà, L. Nehmé, A. Zazzo, C. Bouchaud., 2023. Front. Earth Sci., Sec. Quat. Sci., Geomor. & Paleoenviron., 2023, 11:1257482., DOI : 10.3389/feart.2023.1257482