Présentation
Les petits mammifères, ingénieurs du microenvironnement dans un point chaud de biodiversité
- Coordination : C. Schradin (EPE, CNRS, Université Strasbourg)
- Coordination LSCE : C. Hatté
- Partenaires : EPE, LSCE, AP&ES, SKRS
- Participants LSCE : C. Hatté, F. Thil, B. Phouybanhdyt, C. Gauthier
- Financement : k€
- Durée du projet : 2024-2025

Comment les petits mammifères influencent-ils la biodiversité végétale dans le Karoo succulent, l’un des points chauds de la biodiversité les plus diversifiés, avec un grand nombre d’espèces végétales endémiques ? Nous menons depuis 24 ans un projet de surveillance de la biodiversité des plantes et des petits mammifères dans cet écosystème vulnérable. Notre surveillance à long terme fournit des données et un contexte permettant de comprendre le fonctionnement de cet écosystème. Les petits mammifères peuvent atteindre des densités de population élevées et sont connus pour leur influence positive sur la biodiversité végétale. Dans notre site d’étude, les rats du Karoo construisent de vastes huttes de bâtons pour se nourrir, ce qui réduit l’abondance des espèces végétales dominantes autour des huttes et crée de l’espace pour que d’autres espèces puissent prospérer. Nous recherchons ici un financement pour une équipe interdisciplinaire avec l’INSU (datation radiocarbone et chimie du sol) et l’INEE (biodiversité) afin d’étudier l’écologie des huttes de rats du Karoo, c’est-à-dire leur construction, leur fonction et leur influence sur la dynamique du sol et, in fine, le fonctionnement de l’écosystème. Nous prévoyons que les huttes (i) sont vieilles de plusieurs décennies et utilisées par de nombreuses générations, (ii) qu’elles fonctionnent comme un refuge contre les nuits froides d’hiver avec un système de chauffage intégré via la décomposition de matériel végétal pendant les hivers humides, (iii) qu’elles ont un impact positif sur la composition du sol, enrichissant localement les sols en matière organique (carbone et azote), augmentant la biodiversité végétale et la biomasse végétale.
Ce projet débouchera sur des collaborations internationales et interdisciplinaires ouvrant de nouvelles voies de recherche sur la socio-écologie, l’écologie des sols et, en fin de compte, l’impact du changement climatique dans un point chaud de la biodiversité. L’un des objectifs sera d’attirer d’autres chercheurs qui se concentrent sur des sujets autres que l’écologie comportementale vers cette station de recherche, qui est la seule dans le Succulent Karoo. A terme, elle pourrait rejoindre un laboratoire international du CNRS en Afrique du Sud. Ce projet MITI fournira des données importantes pour de futures subventions interdisciplinaires (ANR, ERC, etc.) qui permettront de financer le maintien du programme de suivi à long terme.
Contribution LSCE : Le LSCE apportera des éléments clés à la compréhension de l’impact de la présence et de l’activité des Bush Karoo Rats sur la dynamique du carbone des sols.