Collaborations avec le Japon sur le climat et le risque nucléaire dans le Tohoku

Collaborations avec le Japon sur le climat et le risque nucléaire dans le Tohoku

Dans le cadre d’une invitation comme Professeur invité par l’Université du Tohoku, plusieurs projets, déjà engagés ou nouveaux, ont pu être conduits. Tous relèvent de collaborations scientifiques engagées avec les universités du Tohoku, de Tokyo et de Kyoto depuis une dizaine d’années. Elles s’inscrivent par ailleurs dans une démarche transdisciplinaire assumée impliquant aussi bien des chercheurs des sciences exactes (climatologues, géologues, glaciologues, ingénieurs), de l’environnement (écologues) que des sciences sociales (anthropologues, géographes, sociologues).

Emmanuel Garnier

Le premier d’entre eux, intitulé ‘Siberian Arctic indigenous peoples facing extreme climate’ au sein du Center for Northern Asian Studies (CNEAS, Tohoku University), vise à reconstruire les extrêmes climatiques du passé et à étudier les stratégies d’adaptation des communautés autochtones sibériennes à l’aune des bouleversements politiques et économiques qu’elles ont subis au cours des derniers siècles. En termes humains, le projet implique des doctorantes du CNEAS issues de ces peuples (Iakoutes et Toungouses) et des collègues anthropologues et climatologues de Tohoku University et de Tokyo Metropolitan University.

Figure 1 : Rencontre du 17 avril 20225 organisée sur le site de la centrale de Onagawa gérée par la société EPCO.

Le second projet, débuté il y a plus de 3 ans maintenant avec le International Research Institute of Disaster Science (IRIDeS, Tohoku University) et le Disaster Prevention Research Institute (DPRI, Kyoto University), concerne les catastrophes naturelles et leurs impacts socio-économiques. Plus exactement, notre équipe interdisciplinaire se focalise sur les événements catastrophiques en cascade et les Natech (Natural hazard triggered technological accident) comme le fut celui de 2011 dans le Tohoku, lorsque qu’un séisme engendra un tsunami qui, à son tour, causa une des pires catastrophes nucléaires de l’histoire. Nous avons ainsi co-organisé un forum EU-Japan sur ce thème à Kyoto et avons échangé avec les experts de la filière nucléaire japonaise lors de rencontres sur les sites nucléaires de Fukushima et de Onagawa. Dans les deux cas, il s’agissait de valoriser les retours d’expériences tirés de cet événement dans la perspective d’une réduction des risques à l’échelle d’un site, en particulier dans le cadre du démantèlement en cours du site de Fukushima par la société TEPCO.

Figure 2 : Cliché du réacteur n°1 en cours de démantèlement (Cliché TEPCO).

En termes de résultats à court terme, outres de futures publications déjà bien avancées, ce séjour « Professeur invité » a permis de renforcer les collaborations scientifiques avec nos partenaires nippons et de répondre à deux projets, le premier relevant du programme européen Horizon-Japon et le second des PEPR Exploratoires.