Emmanuelle Casanova et Elsa Abs, chercheuses au LSCE (CEA/CNRS/UVSQ), ont reçu un ERC Starting Grant pour leurs projets respectifs sur l’émergence de l’agropastoralisme aux frontières indo-iraniennes (Agrochrono) et sur l’évolution et l’adaptation des microbes du sol au changement climatique (GAMEchange).
Emmanuelle Casanova, chercheur au CEA, fait partie des lauréats pour ses recherches sur l’agropastoralisme dans la région du Croissant fertile.
Le travail d’Emmanuelle Casanova porte sur le développement de l’agropastoralisme du 7ème au 4ème millénaire av. J.-C. aux confins des frontières indo-iraniennes (Indo Iranian Borderlands, IIBL), située sur la route Est de diffusion de l’agropastoralisme depuis le Croissant fertile. Pour ce projet, Emmanuelle se centre sur le développement de l’agropastoralisme dans cette région qui semble être en rupture avec un mode de diffusion linéaire classique et l’émergence de nouvelle trajectoires indépendantes.
Cette étude répond à plusieurs objectifs :
- Déterminer la chronologie des sites archéologiques;
- Etudier comment la domestication des plantes et des animaux a influé sur l’alimentation des populations ;
- Etablir le cadre paléoenvironnemental et climatique dans lesquels ont évolué les populations.
- Déterminer les liens culturels, économiques et chronologiques entre les populations de la région.
L’enjeu de ses recherches est de mieux comprendre l’arrivée et la diffusion de l’agropastoralisme dans cette région. Pour cette étude, Emmanuelle se base sur des méthodes analytiques inédites mêlant des techniques d’archéologie classique, de bioarchéologie, paléoclimatologie à des techniques de pointe en géochimie moléculaire, isotopiques et chronométriques comme la datation au carbone 14. La pluralité des techniques employées confère à ce projet une approche scientifique unique.
(Communication CEA)
Elsa Abs est un·e jeune chercheur·euse au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE, CEA/CNRS/UVSQ) et est également associé·e au Département d’Écologie et de Biologie Évolutive de l’Université de Californie à Irvine, aux États-Unis. Iel est spécialiste de l’éco-évolution microbienne et de son impact sur les dynamiques du carbone. Son travail combine la modélisation mathématique de l’évolution avec des modèles du système Terre pour comprendre comment les microbes s’adaptent au changement climatique et influencent la décomposition de la matière organique du sol ainsi que le stockage du carbone.
Elsa Abs a dispensé des cours à l’École Normale Supérieure d’Ulm, puis à l’Université d’Arizona, sur la modélisation appliquée à l’écologie et à la biologie évolutive. Au sein du LSCE, iel s’engage pour l’inclusivité en sciences et pour l’engagement des scientifiques dans la mitigation du changement climatique.
Son projet ERC GAMEchange, hébergé par l’UVSQ, se concentre sur l’impact de l’évolution des microbes du sol sur les futurs stocks de carbone terrestre. En s’appuyant sur des modèles mathématiques avancés et vingt ans de données génétiques sur les microbes du sol, l’objectif est de comprendre comment ces microbes s’adaptent aux changements climatiques et influencent la décomposition et les émissions de carbone des sols. Le projet vise à déterminer si ces adaptations microbiennes amplifient la perte de carbone des sols, dépassant ainsi les prévisions actuelles. Il se déroulera en trois étapes : l’étude de l’évolution microbienne en réponse au changement climatique dans différentes régions du monde, l’intégration de ces processus évolutifs dans les modèles de surface terrestre, et l’évaluation de l’impact de ces adaptations sur les projections des stocks de carbone terrestre.
(Communication UVSQ)