Étude des similitudes et différences entre l’avant-dernière et la dernière terminaisons glaciaires à l’aide d’un modèle couplé climat-calottes de glace

Étude des similitudes et différences entre l’avant-dernière et la dernière terminaisons glaciaires à l’aide d’un modèle couplé climat-calottes de glace

La désintégration des calottes polaires pendant les terminaisons glaciaires entraîne de multiples boucles de rétroaction complexes qui sont encore mal comprises. Pour les étudier, nous utilisons ici un modèle entièrement couplé climat – calottes polaires de l’hémisphère nord pour simuler les deux dernières terminaisons glaciaires.

Calottes de l’hémisphère nord simulées pour les deux terminaisons glaciaires. Les dates sont choisies à 5, 12, 14 et 26 ka après le début des expériences pour les deux terminaisons. Les isocontours noirs montrent l’altitude de la surface englacée (contours séparés par 1000 m). Le contour rouge est la ligne d’échouage de la calotte. La palette de couleurs représente l’amplitude de la vitesse moyenne verticale simulée de la calotte.

Nous montrons que même si la trajectoire climatique de premier ordre est similaire pour les deux terminaisons, les différences en terme d’insolation solaire entraînent des différences notables. Des températures plus chaudes pendant l’avant-dernière terminaison expliquent un recul des calottes polaires plus rapides et sont compatibles avec un niveau de la mer plus élevé pendant la dernière période interglaciaire par rapport à l’Holocène. Dans nos simulations, la contribution du Groenland à l’élévation du niveau de la mer au cours du dernier interglaciaire est d’environ 2 m. Nous simulons également un réchauffement de l’océan Austral en subsurface, compatible avec une contribution supplémentaire de la calotte glaciaire de l’Antarctique. En outre, les deux terminaisons présentent une sensibilité différente à la circulation de retournement de l’Atlantique, cette circulation étant plus susceptible de s’effondrer pendant l’avant-dernière terminaison. Enfin, grâce à des expériences de sensibilité supplémentaires, nous montrons que, pour les deux terminaisons, l’insolation de l’hémisphère nord est le principal moteur du recul des calottes polaires, même si les changements de végétation doivent également être pris en compte pour expliquer l’amplitude total du recul des calottes.

Auteurs : Aurélien Quiquet et Didier Roche

Article : https://doi.org/10.5194/cp-20-1365-2024