Bien que la matieÌ€re organique (MO) d’un sol ne repreÌsente pas plus de 10% d’un sol, son eÌtude constitue un enjeu majeur dans le cadre de reconstitutions (paleÌo)environnementales. L’analyse des lipides preÌserveÌs dans un sol, provenant des veÌgeÌtaux et microorganismes qui vivent ou ont veÌcu dans et sur le sol, peut eÌ‚tre utiliseÌe pour reconstituer la couverture veÌgeÌtale originelle d’un sol et suivre l’eÌvolution du paysage ou des conditions (paleÌo)environnementales aÌ€ travers le temps. Toutefois, de par son heÌteÌrogeÌneÌiteÌ, le sol constitue un systeÌ€me complexe. Il convient donc de prendre en consideÌration la dynamique temporelle d’un sol et de replacer la MO issue de ce sol dans son contexte afin d’interpreÌter au plus juste la distribution des biomarqueurs lipidiques. Pour cela, la datation au carbone 14 de constituants lipidiques, en particulier de moleÌcules ou familles de moleÌcules isoleÌes, offre de nouvelles opportuniteÌs et perspectives. Les avantages et limites de cette approche seront discuteÌs aÌ€ travers l’exemple de deux eÌtudes de cas: la premieÌ€re portant sur la datation de lipides microbiens, les teÌtraeÌthers de diglyceÌrol ou GDGTs, utiliseÌs comme proxy moleÌculaires pour la reconstitution de paleÌoclimats, et la seconde impliquant la datation d’un biomarqueur triterpeÌnique de millet (miliacine) en contexte archeÌologique.
British Museum, London