Trois chercheuses rattachées ou associées au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (Hélène Valladas, CEA, Edwige Pons-Branchu, UVSQ et Ségolène Vandevelde, UQAC, Canada) ont participé à l’étude des fréquentations humaines de la grotte de Nerja du Paléolithique au Chalcolithique.
Si de longues périodes d’occupations du porche d’entrée étaient déjà connues pour ce site, l’originalité de l’étude présentée est qu’elle est centrée sur les occupations de la grotte dans sa partie profonde. Dans cette étude dirigée par la chercheuse Maria Angeles Medina Alcaide (Université de Cordoue, Espagne et université de Bordeaux, PACEA), les traces d’occupation de la grotte sont attestées par la datation de charbons de bois trouvés au sol, mais aussi par des tracés pariétaux réalisés au charbon, ou encore par des traces de suie emprisonnées dans des stalagmites.

Ces fins niveaux de suie ont par ailleurs permis de montrer la récurrence des feux (par exemple 64 au minimum pour une courte période), avec en moyenne une fréquentation tous les 35 ans pendant la seule période du Néolithique.

Ainsi, cette grotte a été visitée régulièrement pendant 35 000 ans. Au terme de cette étude, la grotte Nerja apparaît comme l’une des grottes ornées les plus fréquentées du Paléolithique supérieur européen.
Référence: Medina Alcaide M.A., Vandevelde S., Quiles A., Pons‑Branchu E., Intxaurbe I., Sanchidrián J.L., Valladas H., Deldicque D., Ferrier C., Rodríguez E., Garate D. (2023). 35,000 years of recurrent visits inside Nerja cave (Andalusia, Spain) based on charcoals and soot micro-layers analyses. Scientific Reports 13, 5901. https://doi.org/10.1038/s41598-023-32544-1