Entre les 28 et 31 octobre 2025 s’est tenu à Tokyo le huitième Symposium international sur la recherche arctique (ISAR-8) auquel était invité Emmanuel Garnier. Cette manifestation était organisée par l’Institut national de recherche polaire japonais (NIPR) et le Consortium japonais pour la recherche environnementale arctique (JCAR).

Faut-il le rappeler ? Ces dernières années, la région arctique a connu des changements environnementaux et stratégiques rapides, aux conséquences considérables pour le climat, la société et les États. Dans cette perspective, l’ISAR-8 tenait à rappeler que la recherche arctique exigeait non seulement des investigations scientifiques, mais aussi une collaboration transdisciplinaire entre les sciences naturelles, les sciences sociales, les sciences humaines et les politiques publiques. Les thèmes abordés par les 150 intervenants originaires de 25 pays différents couvraient un large éventail de sujets, allant des sciences environnementales et climatiques aux sciences sociales et humaines :
- Océan et glace de mer
- Géo-espace
- Ontologies autochtones et savoirs écologiques
- Ingénierie au service du développement durable
- Mythe, mémoire et mobilisation
- Droit, politique et économie
- Langue, culture et environnement
- Fleuves, lacs, pergélisol et couverture neigeuse
- Écosystèmes marins
La participation de Emmanuel Garnier à ISAR-8 s’inscrit dans le cadre de ses collaborations avec l’Université du Tohoku dont il est chercheur associé et d’un récent séjour de professeur invité (janvier-juin 2025) au CNEAS (Center for Northeast Asian Studies). Ce fut l’opportunité pour lui de présenter une partie de ses résultats concernant l’étude historique des populations autochtones de l’arctique sibérien (XVIe-XXe siècle), tant en termes de reconstructions climatiques que de stratégies d’adaptation, de modalités de la colonisation russe et des conséquences géostratégiques qui en résultent aujourd’hui pour les populations locales.


Outre sa communication et les échanges qui en ont résulté, Emmanuel Garnier a eu l’opportunité de participer à plusieurs réunions parallèles consacrées à de futurs projets internationaux et de retrouver les thésardes (co-direction) issues de la communauté Sakha et qui, pour l’occasion, présentèrent leur travail en costumes traditionnels.
On regrettera toutefois la très faible représentation française (4 participants, dont 3 issus de laboratoires étrangers) à cet événement scientifique international, alors même que l’excellence française en recherche polaire n’est plus à démontrer.

