Protéger et restaurer les forêts est essentiel pour lutter contre le changement climatique. Les efforts se concentrent souvent sur la conservation des forêts anciennes et la plantation de nouveaux arbres (ce qui est effectivement nécessaire), mais un élément crucial est souvent négligé : la gestion des forêts qui repoussent naturellement pour accroître la quantité de carbone qu’elles capturent.
Jusqu’à présent, les scientifiques ne disposaient pas d’une vision détaillée de la capacité de ces forêts à éliminer le carbone. Mais de nouvelles recherches menées par The Nature Conservancy, le WRI avec le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement montrent que les forêts secondaires, c’est-à-dire les forêts qui repoussent après une coupe, un feu, une coupe pour établir une terre agricole, ou d’autres perturbations, pourraient jouer un rôle particulièrement puissant contre le changement climatique. C’est la première étude à montrer où, et à quels âges, ces forêts ont le plus grand impact.
Nous avons constaté que les forêts secondaires âgées de 20 à 40 ans peuvent retirer le carbone de l’atmosphère jusqu’à 8 fois plus vite par hectare que les jeunes repousses naturelles – à condition qu’on les laisse atteindre cet âge. Le problème, c’est que peu de forêts secondaires parviennent à ce stade, en raison des activités humaines (abattage, agriculture) ou des perturbations liées au climat (incendies, ravageurs).
Ces résultats montrent que les pays sous-estiment la valeur des forêts secondaires dans leurs rapports climatiques – et que les protéger ou encourager leur croissance prolongée représente une opportunité inexploitée d’action climatique.
Protéger les jeunes forêts secondaires pour optimiser l’élimination du carbone.
Nature Climate Change, https://doi.org/10.1038/s41558-025-02355-5
Contact LSCE: Philippe Ciais