Le projet européen ICOS Cities publie des données indépendantes inédites d’émissions de CO2 pour la Ville de Paris. Elles confirment l’efficacité des politiques d’atténuation de la capitale et montrent une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2015 et 2022. Ce succès ouvre la voie à une collaboration efficace entre scientifiques et décideurs pour l’élaboration des politiques climatiques en Europe. A
lors que l’inventaire des émissions d’Airparif, l’observatoire indépendant de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, indique une baisse de 26 % des émissions de CO2 pour Paris entre 2015 et 2022, résultat désormais validé par la mesure.
Grâce à une importante collaboration européenne, le projet ICOS Cities a déployé le plus grand réseau urbain de capteurs de CO2 jamais installé en Europe. Les nouvelles données de surveillance atmosphérique en continu confirment que les émissions de gaz à effet de serre ont diminué d’environ 25 % dans la ville de Paris, s’alignant sur les chiffres de l’inventaire.
« Nous n’avons jamais atteint ce niveau de précision auparavant. La plupart des études basées sur des modèles d’inversion menées ailleurs dans le monde ont montré un désaccord avec les inventaires d’émissions urbaines de 20 à 30 % en moyenne. Nous avons également confirmé nos résultats avec des mesures de flux à l’échelle locale à travers Paris. » – Pr Thomas Lauvaux, Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE) et Université de Reims (URCA).
Cet alignement réussi entre les inversions issues des données atmosphériques indépendantes et l’inventaire officiel (basé en partie sur des données socio-économiques) marque une avancée majeure dans l’évaluation des politiques climatiques, non seulement pour Paris, mais pour l’ensemble des villes en France et en Europe.
Accompagner les politiques publiques vers des actions climatiques ciblées Le réseau urbain de capteurs de CO2 a été installé et exploité par le LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) entre 2022 et 2025 dans le cadre du projet ICOS Cities, pionnier dans l’observation des émissions de GES en zones urbaines. En combinant ces nouvelles données d’observation en temps réel avec les inventaires, les collectivités territoriales obtiennent une image complète et précise des émissions urbaines, offrant une base fiable pour la conception de mesures climatiques ciblées.
« Le système de surveillance atmosphérique agit comme un comptable qui vérifie les totaux ligne par ligne. L’atmosphère ne peut pas mentir – elle intègre la somme de toutes les émissions, mélangées ensemble. » – Pr Lauvaux. Karine Léger, Directrice d’Airparif, ajoute : « Cette collaboration valide nos méthodes d’inventaire tout en démontrant le potentiel d’amélioration de la précision spatiale et de la rapidité de la mise à jour de nos connaissances sur les émissions de CO2. Elle montre également la capacité à fournir un nouveau type de données d’émissions indépendantes dans d’autres villes qui ne disposent pas d’un inventaire d’émissions aussi fiable que celui fourni en Ile-de-France par Airparif sur les volets air, climat et énergie. »
Feuille de route 2050 : Un effort accru est nécessaire ICOS ERIC Head Office | Erik Palménin aukio 1, FI-00560 Helsinki | | www.icos-ri.eu 1/2Bien que les données confirment les progrès globaux de la ville de Paris, une autre partie du projet ICOS Cities a évalué la trajectoire de décarbonation de l’agglomération. Si le plan d’action climat de Paris est pleinement mis en œuvre, la ville sera en bonne voie pour atteindre son objectif climatique de 2030. « Cependant, l’ensemble des politiques actuelles n’est pas suffisant pour atteindre l’objectif de neutralité carbone de la ville d’ici 2050. » – Dr Ivonne Albarus, Université Paris Saclay et LSCE, l’une des scientifiques à l’origine de l’étude.
Les conclusions qui prennent également en compte la dimension socio-économique, révèlent des disparités importantes à l’échelle de l’agglomération parisienne dans la manière dont les émissions ont diminué entre le cœur urbain et la banlieue. Le défi est désormais de mieux intégrer la justice sociale dans l’action climatique, tout en intensifiant les ambitions au-delà de la trajectoire actuelle pour garantir l’atteinte des objectifs de neutralité carbone de 2030 et 2050.
Les parisiens soutiennent l’action locale ICOS Cities a également mené un sondage citoyen à Paris (et à Munich) révélant un fort soutien public aux politiques locales, motivé par une préoccupation environnementale élevée. Les habitants ont exprimé plus de confiance dans les autorités locales que dans leur gouvernement pour la mise en œuvre de politiques climatiquesefficaces.
À propos des partenaires
• ICOS Cities : Projet Horizon 2020 visant à piloter et mettre en œuvre un système européen d’observation et d’analyse des gaz à effet de serre en milieu urbain pour soutenir les efforts d’atténuation.
• Airparif : Association indépendante agréée par l’État pour la surveillance et l’amélioration de la qualité de l’air en Ile-de-France. Elle est aussi chargée de l’évaluation des politiques publiques sur les volets air, climat et énergie.
• LSCE : Laboratoire de recherche mixte (unité mixte de recherche CEA-CNRS-UVSQ) basé à Saclay et impliqué dans la compréhension du système climatique par la reconstruction des climats passés, l’observation et la modélisation.
Photos pour les médias : https://fileshare.icos-cp.eu/s/bWbYmXSw8LH8fwQ (crédits photo : Pekka Pelkonen, ICOS RI)
Autres matériaux : https://fileshare.icos-cp.eu/s/cdyYHLnAD5FTMmX
Contacts presse :
• Thomas Lauvaux, LSCE et ICOS Cities,
• Michel Ramonet, LSCE et ICOS Cities,
• Pierre Pernot, Directeur Partenariats, Communication et Digital, Airparif,
• Images et matériels : Charlotta Henry, Responsable Communication ICOS Cities,
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