Offre de Thèse Variabilité naturelle de l’hydroclimat amazonien au cours des deux derniers cycles climatiques (220 000 ans)

Thèse
Essonne (91)
22 avril 2025
1 octobre 2025
36 mois
36 mois
2025-Climag_Th2

Description de l’offre

Le bassin amazonien constitue une source massive de chaleur et d’humidité, jouant un rôle central dans l’équilibre hydrologique des zones équatoriales. Les changements du climat et d’utilisation des terres en Amazonie pourraient entraîner un processus de dépérissement auto-entretenu de la forêt tropicale, dont l’étendue et la biodiversité dépendent des précipitations. D’ici 2100, les modèles climatiques simulent une baisse des précipitations amazoniennes, qui pourrait être encore amplifiée par le ralentissement probable de la circulation profonde atlantique.
Les reconstructions paléoclimatiques permettent d’évaluer les mécanismes contrôlant les changements hydroclimatiques naturels en Amazonie sous différents forçages. Les enregistrements existants mettent en évidence des variations passées de l’hydroclimat amazonien aux échelles de temps orbitales et millénaires sur les derniers 50 000 ans. Mais de nombreuses questions demeurent. Alors que les pluies semblent s’intensifier dans les régions andines de l’Amazonie en période de forte insolation en été austral, quelle est la réponse des plaines amazoniennes à l’échelle orbitale ? Le ralentissement de la circulation profonde atlantique lors des événements millénaires de la dernière période glaciaire ont globalement entraîné une intensification des précipitations en Amazonie, mais de nombreuses incertitudes demeurent sur l’hétérogénéité spatiale de cette réponse, sur les différences observées selon les événements et sur les mécanismes climatiques. Enfin, comment l’hydroclimat amazonien a-t-il réagi à des climats globalement plus chauds qu’actuellement, tels que ceux observés en période interglaciaire et qui pourraient être atteints dans les décennies à venir ? Ces interrogations peuvent maintenant être levées à partir de reconstructions paléoclimatiques plus anciennes et à haute résolution temporelle, issues de carottes sédimentaires prélevées en 2023 lors de la campagne océanographique AMARYLLIS-AMAGAS II.
Cette thèse vise ainsi à déterminer les mécanismes climatiques contrôlant la variabilité naturelle de l’hydroclimat amazonien au cours des deux derniers cycles climatiques (derniers 220 000 ans). Elle repose sur une approche expérimentale « multi-traceurs » appliquée à plusieurs carottes sédimentaires (MD23-3652Q/53 et MD23-3655Q/56) prélevées à 700 km environ en aval de l’embouchure du fleuve Amazone. Grâce à une résolution temporelle unique sur cette période (~100 ans), cette étude permettra, pour la première fois, (1) d’approfondir notre compréhension des mécanismes contrôlant les variations glaciaires-interglaciaires, orbitales et millénaires de l’hydroclimat amazonien au cours des deux derniers cycles climatiques, et (2) de préciser la réponse de l’hydroclimat amazonien aux conditions globalement plus chaudes des deux dernières périodes interglaciaires.
Concrètement, l’étudiant.e reconstruira les variations passées de l’hydroclimat amazonien à l’aide de mesures géophysiques (propriétés magnétiques du sédiment) et géochimiques (concentrations en éléments majeurs et mineurs, isotopes radiogéniques du néodyme et du strontium) sur les carottes stockées au LSCE. Il/elle aura aussi accès à la collection d’échantillons amazoniens modernes, disponible à l’Université de São Paulo (USP, Brésil), dans le but d’affiner les signatures magnétiques et géochimiques modernes du matériel amazonien. Enfin, l’étudiant.e pourra interagir avec les paléocéanographes de l’USP et les modélisateurs du climat du LSCE pour préciser les mécanismes climatiques en jeu.
Le volet expérimental de la thèse procurera à l’étudiant.e des compétences analytiques en paléomagnétisme et géochimie. Il/elle aura accès aux échantillons et aux instruments de mesure disponibles au LSCE et à l’USP. Enfin, cette thèse s’inscrit dans le cadre d’une collaboration franco-brésilienne étroite en paléoclimatologie, dont l’étudiant.e bénéficiera directement. Des séjours de recherche au Brésil (USP) sont attendus.

Profil du candidat

Titulaire d’un diplôme d’ingénieur ou étudiant en Master II (en cours). Formation en sciences de la terre, géochimie, géophysique. Expérience souhaitée en géochimie inorganique et/ou paléomagnétisme avec compétences réelles en préparation et mesures d’échantillons. Intérêts scientifiques marqués pour les sciences de la Terre, sciences de l’environnement et les reconstructions paléoclimatologiques.

Langues

Anglais (Intermédiaire)

Français (Pré-intermédiaire)

Formation recommandée

Bac+5 (Diplôme d’École d’Ingénieurs ou équivalent)

Localisation du poste

Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, Orme des Merisiers. Gif sur Yvette (91)

Pour plus de détails

https://adum.fr/as/ed/voirproposition.pl?matricule_prop=62296&site=PSaclay