Kwiatkowski L., et Orr J.C.
Cette étude montre que si le CO2 atmosphérique continue d’augmenter, les différences entre été et hiver des extrêmes d’acidité des océans doubleront d’ici à la fin du siècle. Elle met donc en doute l’idée que les régions présentant actuellement une forte variabilité entre saisons pourraient offrir à leurs organismes marins une certaine résistance aux changements des conditions moyennes plus lents mais progressifs, tels que ceux provoqués par l’acidification des océans.
L’augmentation de la différence d’acidité entre été et hiver devrait se produire dans toutes les régions océaniques (Figure 1, en haut). Dans les régions tropicales et subtropicales, l’impact de cet accroissement sur les organismes risque alors de s’aggraver en été lorsque l’acidité est la plus élevée et de s’améliorer en hiver lorsque l’acidité est la plus faible.
Les projections futures de ces extrêmes saisonniers proviennent de neuf modèles CMIP5. Les études antérieures des changements futurs de l’acidification des océans ont principalement porté sur les conditions moyennes annuelles et ne tiennent pas compte des changements des extrêmes d’hiver et d’été.
L’étude a aussi comparé les projections futures des variations saisonnières de l’acidité aux changements potentiels de la variabilité quotidienne en utilisant des mesures continues de pH recueillies sur deux sites voisins dans la baie de Naples. Un site a servi de référence actuelle, tandis que l’autre montrait les niveaux d’acidité et de CO2 attendus pour la fin du siècle, étant affectés par le CO2 volcanique bouillonnant naturellement depuis le fond marin. La différence jour-nuit de l’acidité au site perturbé était d’environ le double de celle du site de référence, ce qui concorde avec les résultats des projections du modèle pour l’amplification saisonnière.
Reference: Nature Clim. Change, 8, 141-145, 2018, doi:10.1038/s41558-017-0054-0
Issu du projet : H2020 CRESCENDO (ref 641816)