Reconstituer la variation séculaire du champ géomagnétique en Europe occidentale au cours des derniers millénaires : apports en géo- et paléomagnétisme

Le 5 octobre 2017
Gwenael Hervé
Le 05/10/2017
de 11h00 à 12h00

Connaître la variation passée du champ magnétique terrestre est crucial pour comprendre le fonctionnement de la geodynamo et caractériser la dynamique des flux dans le noyau. La variation du moment dipolaire permet également de retracer l’activité solaire à travers le taux de production des isotopes cosmogéniques. Au delà des deux derniers siècles où la direction et l’intensité du champ géomagnétique sont mesurées directement par les observatoires magnétiques, la variation séculaire est estimée par l’étude de l’aimantation thermorémanente des coulées volcaniques et des terres cuites archéologiques. Du fait de la composante non-dipolaire du champ, une bonne répartition spatiale et temporelle de ces données absolues est requise autour du globe. Ce séminaire se concentre sur la variation en Europe occidentale au cours des sept derniers millénaires et tout particulièrement pendant les 1500 dernières années avant J.-C. L’acquisition récente de 39 nouvelles paléodirections et de 53 nouvelles paléointensités grâce à l’étude de céramiques, fours et foyers archéologiques a mis en évidence une très forte et rapide variation du champ géomagnétique au cours de cette période. La comparaison de ces nouvelles courbes de variation séculaire de l’Europe occidentale avec celles des Canaries, d’Europe orientale et du Moyen-Orient suggère une augmentation du moment dipolaire et une migration de patchs de flux à la limite noyau-manteau. Avoir précisé la gamme possible d’amplitude et de taux de variation permet aussi d’apporter un nouveau regard sur la variation du champ géomagnétique à de plus longues échelles de temps (excursions, inversions). Enfin, plusieurs exemples illustrent l’utilité des nouvelles courbes de variation séculaire à des fins de datation de sites archéologiques.

CEREGE, Aix en Provence