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05 janvier 2023
Afflux d'eau douce en Méditerranée orientale en réponse à la fonte de la calotte glaciaire fennoscandienne lors de la dernière déglaciation
Afflux d'eau douce en Méditerranée orientale en réponse à la fonte de la calotte glaciaire fennoscandienne lors de la dernière déglaciation

Figure : extension de la CFS au Dernier Maximum Glaciaire et les bassins de drainage des rivières majeures se déversant dans la mer Caspienne et la mer Noire. Au niveau de la Méditerranée orientale est représentée la salinité de surface simulée par le modèle océanique à haute résolution, utilisant le débit le plus important (17 mSv) résultant du potentiel débordement de la mer Noire lors du Bølling-Allerød.

Auteurs: Tristan Vadsaria, Sébastien Zaragosi, Gilles Ramstein, JeanClaude Dutay, Laurent Li, Giuseppe Siani, Marie Revel, Takashi Obase & Ayako AbeOuchi

Publié dans Scientific Reports, le 19 mai 2022

https://doi.org/10.1038/s41598-022-12055-1

Entre le Dernier Maximum Glaciaire et le milieu de l’Holocène, la mer Méditerranée a connu des bouleversements hydrologiques majeurs : le dépôt du dernier épisode de sapropèle (S1) en Méditerranéen, résultant de l’anoxie des eaux de fond, est une conséquence, de ces changements hydrologiques. Alors que certains articles récents indiqueraient le rôle majeur de la baisse de salinité des eaux atlantiques, via le détroit de Gibraltar, comme facteur de pré-conditionnement des eaux de fond Méditerranéenne oriental à l’anoxie, cette étude de modélisation se penche sur une autre source potentielle d’eau douce : celle de l’eau de fonte de la calotte fennoscandienne (CFS) ruisselant via la mer Noire et la mer Caspienne et ultimement vers la mer Egée, et donc, la Méditerranée orientale.

Ici, nous avons voulu reconstruire cette histoire des eaux de fonte de la CFS à la Méditerranéen orientale en utilisant trois étapes que nous avons jugées importantes se résumant à : 1) estimer les flux d’eau de fonte en provenance de la CFS, 2) estimer les phases de débordement de la mer Noire avec un modèle simplifié en utilisant les précédents flux, et 3) évaluer l’impact de ces débordements sur la mer Méditerranée orientale en utilisant un modèle de circulation océanique à haute résolution.

 

Nos résultats montrent que (cf figure) :

  • Un flux d’eau douce, relativement faible de 3 mSv (1 mSv = 1000 m3/s), en provenance de la CFS vers la Méditerranée a pu s’établir entre 19.5 et 16.5 ka, également corroboré par des études précédentes.
  • Un flux plus important lors du Bølling-Allerød (14.7–12.9 ka), à la suite d’une phase d’accélération de la calotte en conséquence d’un réchauffement global brusque, aux alentours de 17 mSv. Ce résultat, se recoupant faiblement avec les précédentes études, indiqueraient que l’évaporation de la mer Noire n’aurait pas excédé le ruissellement, en majorité piloté par les eaux de fonte dans notre approche.
  • Une phase de faible flux pendant le Younger-Dryas (12.8–11.6 ka), en accord avec les précédentes études.
  • Une nouvelle et dernière augmentation de l’eau douce vers la mer Egée (4 mSv), en conséquence de la fonte ultime de la calotte, également en accord avec les données.

Nous montrons également une sensibilité élevée de la circulation de la méditerranée orientale au flux d’eau douce, révélant ainsi que l'eau douce de la mer Noire a joué un rôle important dans la réduction de la salinité de surface et de la ventilation du bassin oriental.

Cet effet est d’autant plus important lorsqu'il est combiné à un apport d'eau douce résultant de l’amplification de la mousson africaine via le Nil -acteur historique majeur de l’initiation des sapropèles- entraînant ainsi une diminution supplémentaire de la salinité et de la convection.

 
#328 - Màj : 10/01/2023
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