Restitution de la première journée LSCE-BIAM 2024

Le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE / UMR CEA – CNRS – UVSQ) et l’Institut des Biosciences et Biotechnologies d’Aix-Marseille (BIAM / UMR 7265 CEA-CNRS-AMU) ont organisé deux demi-journées de discussions sur des thèmes communs et complémentaires les lundi 29 et mardi 30 janvier 2024 au LSCE.

Vous trouverez dans cet article un résumé de la journée ainsi que l’ensemble des vidéos, diapositives, posters et discussions de la rencontre. Les sessions ont porté sur les thématiques suivantes : la végétation, les milieux aquatiques, les sols et les solutions

La réunion a débuté par quelques mots de Philippe Chomaz (directeur scientifique exécutif – DRF) et des présentations introductives par les directeurs du LSCE (Philippe Bousquet) et du BIAM (David Pignol). Le programme comprenait ensuite des sessions avec des présentations de chercheurs du LSCE et du BIAM sur la végétation, les sols, les solutions et les environnements aquatiques. Il y avait également des présentations des outils technologiques du LSCE et du BIAM (le modèle ORCHIDEE par P. Peylin, les plateformes PANOPLY par A. Dapoigny, et les plateformes du BIAM par M. Sabaty et Y. Li-Beisson).

Les interventions portaient sur les collaborations LSCE-BIAM établies / passées, les domaines prospectifs d’interaction et les thèmes complémentaires explorés au BIAM et au LSCE. Les discussions entre les sessions ont également soulevé un certain nombre de points mettant en évidence des domaines d’intérêt commun, des défis, etc. Ces points sont résumés ci-dessous.

Collaborations LSCE établies :

Biominéralisation et photosynthèse chez les coccolithes. Dan Chevrier – BIAM. Marie Pesnin – LSCE (également LIPHY, Université Lyon 1, GEOPS).
Microbiologie/géochimie des bactéries magnétotactiques aux interfaces oxic/anoxiques. Eric Viollier – LSCE, Christopher Lefèvre, Caroline Monteil – BIAM. (également IMMPC, Genoscope) (pas de présentation en raison d’une annulation, présentation disponible).
Rhizodéposition et stockage de carbone dans les sols Christine Hatté – LSCE, Wafa Achouak, Thierry Heulin – BIAM, collaboration initiée grâce à un projet DRF IMPULSION et effective aujourd’hui dans des projets PEPR et ANR.

Zones de collaboration prospective/émergente :

Études post-Fukushima. À la suite du projet Demeterres, Nathalie Leonhardt -BIAM et Olivier Evrard -LSCE (qui n’était pas impliqué dans le projet Demeterres) ont initié une collaboration due à des intérêts partagés qui a résulté en une proposition de projet conjoint à l’ANR. Bien qu’ils n’aient pas encore obtenu de financement, ils restent motivés pour continuer la collaboration.
Greenscale, un projet destiné à être soumis à la PEPR FairCarbon, proposait de tester des cultures à faible teneur en azote nécessitant moins d’entrées d’engrais (Jean Alric – BIAM, Nicolas Vuichard, Nicolas Viovy et Fabienne Maignan –LSCE).
Un projet potentiel a été proposé sur la paramétrisation de la fonction stomatique pour les modèles globaux de surface terrestre (Nathalie Leonhardt -BIAM).
Un rôle pour la biologie des algues (notamment les mécanismes de concentration du carbone et la photorespiration) sur la photosynthèse océanique a été proposé (Gilles Peltier -BIAM).
Deux chercheurs du LSCE sont intéressés par les lipides et les outils analytiques lipidiques ; donc des interactions potentielles pourraient être établies (présentation Y. Li-Beisson -BIAM).

Zones d’intérêt et défis communs :

La construction de projets à l’interface de nos disciplines est un défi passionnant et opportun qui nécessite des interactions et des discussions pour trouver un terrain d’entente fertile. Le financement pour promouvoir les interactions et expérimenter de nouvelles idées de recherche faciliterait certainement l’émergence de nouveaux projets.

L’incorporation de niveaux de détail croissants dans les modèles globaux comme ORCHIDEE pourrait nécessiter l’apport de scientifiques des plantes et des microbes. Par exemple, la régulation de la photosynthèse et de la fonction stomatique en période de stress, l’intégration des effets de mémoire de stress, la plasticité phénotypique, la compréhension des cascades de mortalité, le contenu en nutriments / l’allocation / le stockage.

Comme le suggérait la proposition de projet PEPR Greenscale (voir les présentations), la reparamétrisation des modèles pour représenter des plantes aux caractéristiques modifiées peut représenter une approche attrayante avec un potentiel pour comprendre les impacts à grande échelle des pratiques agricoles / mécanismes végétaux altérés, et en même temps fournir des données pour affiner davantage les modèles.

Les biologistes des plantes et des algues utilisent des organismes « modèles » pour leurs études – cependant, ceux-ci pourraient ne pas être les plus utiles pour intégrer dans les modèles globaux de surface terrestre. Nous avons discuté de la possibilité pour les biologistes de viser l’adoption de nouveaux organismes modèles alignés avec les principaux types fonctionnels de plantes (PFT) utilisés dans les modèles. Les forêts méditerranéennes et les cultures C3 ont été mentionnées.

Un rôle potentiel pour la biologie des algues (notamment les mécanismes de concentration du carbone et la photorespiration) sur la photosynthèse océanique a été proposé. Cela a soulevé une discussion intéressante car le dioxyde de carbone ne semble pas être limitant dans les modèles des systèmes marins.

Il a été souligné que les tentatives d’augmenter la séquestration du carbone dans les sols doivent prendre en compte les effets de l’activité microbienne et de la chimie / histoire du sol. En effet, il a été souligné que l’ajout de carbone pourrait même conduire à une libération nette de carbone des stocks à long terme (« effet d’amorçage »). C’est l’origine de la distinction entre le stockage du carbone et la séquestration du carbone. Seule cette dernière peut être considérée comme positive pour atténuer le changement climatique mondial.

Le collectif international de biologistes végétaux PlantACT! préoccupés par le changement climatique peut intéresser les chercheurs du BIAM et du LSCE (PlantACT! est susceptible d’accueillir les contributions des scientifiques du LSCE) https://www.plant-act.org/fr/

L’équipe organisatrice était composée de Virginie Chapon et Ben Field du BIAM, ainsi que de Christine Hatté, Fabienne Maignan et Nada Caud du LSCE. Environ 60 participants ont assisté à la réunion (en personne et à distance)…

Programme (vidéos, présentations et posters)

Présentations d’introduction (Directions DRF, LSCE et BIAM)

Introduction David Pignol BIAM (pdf)

Introduction Philippe Bousquet LSCE (pdf)